L’acide perfluorooctanoïque (APFO), ses sels et ses précurseurs – fiche d’information

Mise à jour

Les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA) constituent une classe de plus de 4 700 substances d'origine humaine. En avril 2021, le gouvernement du Canada a indiqué qu'il envisageait des activités dans lesquelles les SPFA seraient considérées comme une grande classe. Visitez la page Web sur les SPFA pour obtenir les dernières informations sur les publications et les actions envisagées dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques du gouvernement concernant les SPFA.

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Aperçu

  • Le gouvernement du Canada a réalisé une évaluation scientifique, appelée évaluation préalable, afin de déterminer leur potentiel d'effets nocifs sur les Canadiens ou l'environnement de l’APFO, ses sels et ses précurseurs. L’évaluation a été terminée en 2012.
  • En vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) [LCPE (1999)], le risque posé par une substance est déterminé en tenant compte de ses propriétés dangereuses (son potentiel à causer des effets nocifs sur la santé humaine ou l'environnement) et des niveaux d'exposition des personnes ou de l'environnement. Une substance peut avoir des propriétés dangereuses, mais le risque pour la santé humaine ou l'environnement peut être faible en fonction du niveau d'exposition à la substance.
  • Au terme de l’évaluation préalable, le gouvernement a conclu que l’APFO, ses sels et ses précurseurs ont des effets nocifs sur l’environnement, mais non sur la santé humaine, aux niveaux d’exposition observés au moment de l’évaluation. 

À propos de ces substances

  • L’acide perfluorooctanoïque, aussi connu sous le nom d’APFO, est une substance synthétique appartenant à une catégorie de substances chimiques du nom d’acides perfluorocarboxyliques (APFC), eux-mêmes faisant partie d’une catégorie plus générale de substances chimiques dites substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA).
  • L’APFO peut résulter de la dégradation ou de la transformation de précurseurs (par exemple, des composés d’origine, des composés chimiques contenant de l’APFO).
  • Selon les renseignements recueillis par le gouvernement, l’APFO et ses sels, comme le sel d’ammonium de l’APFO, étaient utilisés dans la fabrication de revêtements résistants aux taches et à l’eau appliqués sur des textiles et des moquettes; de tuyaux, câbles et joints d’étanchéité; de revêtements antiadhésifs sur des articles de cuisson, ainsi que de produits de soins personnels.
  • L’APFO, ses sels et ses précurseurs ont aussi été utilisés par le passé dans de nombreux procédés industriels, produits commerciaux et produits de consommation.
  • Les précurseurs de l’APFO n’ont pas fait l’objet d’une évaluation distincte, mais ont été évalués en regard de leur contribution à l’exposition globale des humains à l’APFO, puisqu’ils peuvent se dégrader pour former de l’APFO dans l’environnement.
  • L’évaluation écologique a porté principalement sur l’APFO, mais a aussi tenu compte de ses précurseurs, car leurs utilisations sont comparables et que l’APFO est le produit de dégradation final des précurseurs. Bien que l’évaluation n’ait pas tenu compte des effets additifs de l’APFO et de ses précurseurs, il a été établi que ses précurseurs contribuent à la charge ultime d’APFO dans l’environnement. Les précurseurs peuvent également jouer un rôle important dans le transport à grande distance de l’APFO dans l’Arctique canadien, en raison de leur dégradation subséquente en ce composé.

Exposition des êtres humains et de l’environnement

  • L’évaluation a révélé que les Canadiens pourraient être exposés à l’APFO et à ses précurseurs à partir de diverses sources environnementales (par exemple, l’air et l’eau potable), d’aliments (notamment le lait maternel humain) et de certains produits de consommation (vêtements, moquettes, meubles rembourrés et nouvelles batteries de cuisine antiadhésives traitées par l’APFO).
  • Cette évaluation a tenu compte des résultats des enquêtes de biosurveillance humaine qui mesurent la présence de substances dans le sang, l’urine ou le lait maternel. Cependant, la présence d’une substance dans l’organisme ne signifie pas nécessairement qu’elle cause des effets nocifs. Les effets nocifs varieront selon la concentration et les propriétés de la substance. Les données sur les concentrations chez l’humain sont importantes pour l’estimation de l’exposition des Canadiens.
  • De faibles concentrations d’APFO ont été détectées dans des échantillons de sang prélevés de Canadiens. Ces concentrations ont été utilisées comme mesure de l’exposition à l’APFO, toutes sources et voies d’exposition confondues.
  • L’évaluation a révélé que l’APFO pourrait être présent dans l’environnement en raison des rejets provenant d’installations de fabrication ou de transformation de polymères fluorés situées dans d’autres pays, des effluents d’usines de traitement des eaux usées, du lixiviat de décharge, ou encore à la suite de la dégradation ou de la transformation des précurseurs de l’APFO dans l’environnement ou le biote.

Effets principaux (dangers) sur la santé et l’environnement

  • En ce qui a trait à la santé humaine, les données disponibles au moment de l’évaluation indiquaient que l’APFO et ses sels pourraient avoir des effets sur la reproduction et sur le foie. Ces effets ont été considérés comme les effets importants ou « critiques » utilisés pour la caractérisation des risques pour la santé humaine dans l’évaluation.
  • L’APFO et ses sels sont considérés comme ayant des effets écologiques préoccupants (notamment sur les systèmes hépatique, endocrinien et immunitaire) en raison de leur persistance dans l’environnement ainsi que de leur tendance à s’accumuler et à se bioamplifier chez une variété de mammifères terrestres et marins.

Résultats de l’évaluation des risques

  • D’après une comparaison des concentrations d’APFO et de ses sels auxquelles les Canadiens peuvent être exposés et des concentrations auxquelles sont associés des effets sur la santé, le risque pour la santé humaine découlant de ces substances est considéré comme faible.
  • Il a également été déterminé que, selon une méthode fondée sur le poids de la preuve, l’APFO et ses sels présentent des risques pour l’environnement. Différents facteurs ont été pris en compte dans cette évaluation, notamment la persistance, la bioaccumulation (augmentation des concentrations dans les tissus des organismes sous l’effet de l’apport provenant de l’ensemble des sources, telles que l’eau et les aliments), les tendances temporelles chez certaines espèces (notamment l’ours polaire), le transport à grande distance ainsi que la présence répandue de l’APFO et ses concentrations dans l’environnement et le biote (y compris dans les régions éloignées du Canada).
  • De plus, l’APFO et ses sels satisfont aux critères de persistance, mais non aux critères de bioaccumulation définis dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation de la LCPE (1999). Le poids de la preuve était néanmoins suffisant pour conclure que l’APFO et ses sels sont sujets à une bioaccumulation et à une bioamplification (la concentration dans les tissus des organismes augmente à mesure que l’on progresse le long de la chaîne alimentaire) chez les mammifères terrestres et marins.
  • Le gouvernement du Canada a publié le l’Évaluation préalable sur l’acide pentadécafluorooctanoïque, ses sels et ses précurseurs le 25 août 2012.

Conclusions de l’évaluation préalable

  • Au terme de son évaluation préalable, le gouvernement a conclu que l’APFO et ses sels ne sont pas nocifs pour la santé humaine aux niveaux d’exposition observés au moment de l’évaluation.
  • Le gouvernement a aussi conclu que l’APFO, ses sels et ses précurseurs pénètrent dans l’environnement dans des concentrations qui sont nocives pour l’environnement. 

Mesures préventives et réduction des risques

Renseignements connexes

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